A peine franchi la frontière, un couple d’une vingtaine d’année s’arrête et nous invite à dîner. Nous passons donc nos premiers jours en Chine dans un village communautaire, organisé autour d’un terrain de basket et perdu dans des champs de bananiers. Les différentes familles nous invitent à manger chez elles l’une après l’autre, et notre appétit doit suivre, d’autant qu’ils mangent apparemment quatre fois par jour.
Le nouvel an approche: tout le monde est en vacances pour au moins trois semaines et le porc a été tué pour l’occasion. Nous nous régalons et apprenons à jongler avec Google traduction pour échanger avec nos hôtes.
C’est aussi à ce moment que se confirme l’importance de la cigarette en Chine. On nous en propose en permanence, des magasins en distribuent gratuitement pour le nouvel an et des paniers entiers sont mis à disposition, par exemple lors les mariages.
Notre trajet vers Kunming commence au péage où un policier arrête les voitures pour nous. Il en trouve une après une vive discussion et nous ne savons pas si notre conducteur nous emmène de son plein gré, même s’il s’avère sympathique par la suite.
Les premiers paysages chinois sont grandioses, les premiers villages sont des villes où de hauts immeubles s’alignent. Les infrastructures sont immenses et notre carte n’est plus du tout à jour, le goudron et le béton sont encore frais. Après Kunming, une ville où tous les bâtiments semblent avoir émergé ces dernières décennies, nous nous dirigeons vers Dali. C’est une des villes les plus touristiques du pays et nous y découvrons l’importance du tourisme intérieur chinois. Une famille de Canton nous prend en stop, elle aura fait plus de 1500km de trajet en voiture pour arriver à destination.
A partir de Dali nous sommes en moyenne à 2200m d’altitude et la route passe plusieurs fois des cols de 3000m. Les visages et les habits des ethnies locales sont tous différents, les langages changent, les paysages et la nourriture également, et nous réalisons à quel point la Chine est une fédération de peuples.
Nous dormons pour la première fois en dessous de zéro degré dans notre tente, et la limite de l’équipement semble presque atteinte. Le froid étant le plus vif le matin, au moment de plier la tente, nos doigts sont gelés. Nous essayons désormais de ne plus dormir dehors, et demandons directement aux passants de nous héberger. La nuit suivante nous la passons dans l’annexe d’une église, puis dans un magasin etc…
Un des villages dans lequel nous dormons est spécialisé dans l’orfèvrerie depuis plusieurs siècles voire millénaires. Et même si peu de maisons ou de temples semblent anciens, cet endroit assez touristique garde son charme et une vie de village. C’était la même impression que nous avions eu à Dali, et le tourisme ne semble donc pas déformer les traditions, ou bouleverser plus que ça la vie des habitants.
Nous passons également une nuit dans la banlieue d’une grande ville de montagne, Shuanghe, avec une famille d’une ethnie locale. A la lumière du feu nous mangeons des pommes de terres braisées et discutons avec les frères et sœurs et leurs cousins, certains parlant un assez bon anglais. Nous sommes pour le moment impressionné par l’accueil et la proactivité chinoise.
A Chengdu, nous passons le nouvel an chez une famille, dans le district de Xin Du. Nous y sommes accueilli chaleureusement encore une fois, et profitons des pétards assourdissants et des feux d’artifices de toute part. Ils sont plus ou moins interdits dans le centre mais pas dans ce district en banlieue. Nous visitons un temple bouddhiste pris d’assaut pour y brûler des bâtons d’encens. Nous y jetons les nôtres sur les différents brasier, puis nous envoyons quelques ballons de papier dans les airs avant d’aller dormir. Les pétards mitraillettes du matin nous réveillent après une accalmie de quelques heures…
La nourriture est assez épicée au Sichuan mais pas autant qu’en Indonésie, ou de manière différente, impossible à dire. En tout cas nous goûtons de nombreux légumes inconnus, des tripes, du gras, des bonbons à la viande, des tisanes de blé et beaucoup de thé vert, bien sûr.
Nous voici à Mianyang avec beaucoup à dire sur ce pays continent. Nous manquons malheureusement de temps pour décrire tout ce que nous découvrons et toutes nos réflexions…
Nous allons acheter bientôt gants et bonnets pour affronter les températures négatives du Nord. La pollution est là elle aussi, mais le nez bouché nous empêche sûrement de la jauger correctement. On nous rappelle également régulièrement que des tempêtes de sable sévissent à cette période entre Urumqi et Beijing, nous verrons bien. Y aller quand tout va bien serait tricher n’est-ce pas ? Jusqu’à certaines limites 😉
Bonne année du coq à toutes et à tous !
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