Le Kirghizstan est très ouvert au tourisme, ce qui nous permet d’y rester le temps de faire l’ensemble de nos visas, Ouzbek, Azeri et Iranien. Nous passons nos premières journées avec Rakhat un peu à l’écart de la ville. Il parle très bien français et met à profit son talent pour les langues en travaillant pour une agence de voyage à côté de ses études. On rencontre son père et un de ses amis, et mangeons ensemble quelques plats traditionnels, ces beignets remplis de viande de mouton par exemple, ou encore une boisson de blé fermenté.
Nous apprenons quelques histoires sur le Kirghizistan, l’épopée de Manas, le kidnapping des futures épouses qui tend heureusement à disparaître, ou encore le rôle des Kirghiz lors de la seconde guerre mondiale. Les mouvements de population dans l’histoire récente, les traditions de jeux et de danse, les yourtes au printemps, ou les combats d’animaux, tout montre une culture riche et très dynamique, conforté par l’essor du tourisme. Malheureusement pour nous, la plupart des activités culturelles du pays se déroulent en été.
La ville de Bishkek se visite rapidement et après avoir lancé les procédures de visa nous partons vers Karakol et le lac d’Issyk Kul. Sur la route nous dormons dans un petit village à proximité de Tokmok, où après quelques discussions dans la rue une grande famille nous accueille chaleureusement. On joue avec les enfants et parlons prix des choses et situation familiale, un classique, avec le traducteur bien sûr. Après ce bon moment nous passons le col et découvrons le lac, des canyons et de fantastiques montagnes.
Karakol ne sera pas une très bonne expérience, quelques alcooliques et junkies nous agressent, et le tourisme est assez omniprésent. Nous dormons avec un jeune dans une maison d’ouvriers, mais il tente de nous soutirer de l’argent le matin. Ce n’est pas représentatif du pays, et en contraste avec l’accueil formidable dans les petits villages et la gentillesse des conducteurs.
La nuit suivante nous sommes accueillis dans la mosquée d’un village au bord du lac et s’ensuivent de longues discussions sur l’islam. Nous mangeons avec l’imam et sommes finalement hébergés par un de ses amis.
Sur notre retour vers Bishkek nous dormons encore une fois avec la famille qui nous avait accueilli à l’aller. Nous leur avons ramené du miel et ils nous offrent en échange confiture maison et pain pour la route.
De nouveau à Bishkek nous sommes accueillis par trois indiens étudiants en médecine, très sympathiques et accueillants. Nous y resterons de nombreux jours en raison d’un problème informatique de l’administration iranienne, et nous savourons les plats indiens qu’ils cuisinent tout en échangeant beaucoup sur nos cultures. Cela nous donne très envie de visiter leur pays !
Nous rencontrons également Paul, un cyclotouriste français parti de Thaïlande pour rejoindre Paris. Il suit le même chemin que nous et nous échangeons nos impressions de voyage et nos astuces. Il est catholique engagé et organise son voyage sur ce thème, vous pouvez le retrouver sur www.acrossintheworld.com.
Un délai de plus dans l’attribution du visa Iranien nous met en danger pour la traversée de l’Ouzbékistan, dont les dates du visa sont fixées, mais nous pouvons finalement obtenir le visa en un jour avec l’accord du Consul.
Bientôt sur la route ! Ce calme de 10 jours est assez étrange dans notre rythme effréné, mais nous savons désormais notre trajet précisément. Dans l’ordre: Ouzbékistan, Kazakhstan, mer Caspienne, Azerbaijan, Iran, Arménie, Géorgie et Turquie. En espérant que le calendrier politique d’Erdogan ne perturbe pas notre arrivée à Istanbul.
Salut à tous !
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