Je suis bien arrivé à Paris!
Depuis Istanbul la route a été longue. J’ai d’abord dormi chez un turc avant la frontière bulgare. Il m’a accueilli dans sa ferme, où il élève des bœufs, et nous avons visité la campagne sur sa moto.
Ensuite je passe par Sofia, où je revois le couple qui m’avait si bien accueilli!
Vers Belgrade l’autostop est très compliqué, la plupart des voitures sont remplies de familles turques revenant en Allemagne. C’était une période de vacances, mauvais timing. J’attends 4h en plein soleil à 30km de la ville, mais un vieux couple finit par m’y amener. Là je rencontre quelques jeunes, dont un féru d’histoire militaire avec qui je visite le musée local.
Je dors chez lui et je repars en direction de Budapest. La sortie de la ville est tout aussi difficile, et je m’arrête à Novi Sad, bois un coup avec un couple et trouve une auberge de jeunesse où passer la nuit. La ville est très belle, avec un centre historique, et un important festival de musique « Exit » a lieu chaque été sous les remparts de la forteresse. Dans l’auberge, une fille de Corée du Nord… Je n’en saurai pas plus mais je meurs de curiosité.
J’arrive à Budapest de nuit. Dans la pénombre, un automobiliste s’arrête et me propose du même coup de m’héberger. C’est un grand sportif et il vit de ça, entraîneur, skipper, colonies de vacances… On boit ensemble une bière locale sur une colline avec vue sur la ville, un bon moment!
Vers Vienne, mon conducteur fait tout le trajet pour aller offrir un cadeau à sa maman. Sympa! J’y passe la nuit dans une grande colocation, avec Mira et ses amis venus des quatre coins du monde, dont un guatémaltèque, on débat beaucoup. Le jour suivant je visite Salzburg et dors chez une chanteuse lyrique dans un village à l’écart, je discute également avec son voisin ingénieur hydroélectrique qui m’invite à boire une bière. J’y reste encore une journée et profite d’un festival qui retransmet des Opéras sur écran géant. Je ne peux pas rejoindre le village de mon hôte et je dois camper dans un parc au milieu de la ville. Je me lève tôt et j’avance vers Munich en Allemagne, mon dernier pays.
Ici je dois noter que tout du long je vois des syriens et des afghans assis près des gares ou sur les places publiques. Je suis sur la « route des Balkans » vers l’Allemagne. Ces migrants ont l’air complètement perdus, il y a surtout des hommes mais aussi quelques familles. Cela me rappelle ces campements en Turquie. Ce ne sont pas les même profils cependant, ceux que je vois ici ont des habits occidentaux et des téléphones portables. En Turquie c’était davantage des bergers vêtus de longs habits noirs traditionnels. Tous n’ont pas les moyens d’aller aussi loin. J’en avais aussi rencontré à Istanbul. Des jeunes avec des diplômes d’ingénieurs qui travaillaient comme serveurs dans un bar.
C’est difficile pour moi d’avoir une quelconque opinion politique sur ce mouvement migratoire, j’aime la géopolitique et ce phénomène est plein de paradoxes éthiques et économiques. Ayant un peu vécu dans la rue ces derniers mois je peux seulement dire que leur situation est difficile, et que quoi que l’on fasse, ils voudront et ils réussiront à passer les frontières.
C’est un sujet trop sérieux pour m’étendre ici, mais je serais heureux d’en parler avec ceux qui le souhaitent.
A Munich je passe la nuit chez un couchsurfer d’une cinquantaine d’années qui en paraît 35. Il me donne rendez-vous dans un festival, où je découvre une scène de hard rock en folie. Il est accompagné de deux touristes coréennes qui se bouchent les oreilles. La scène est assez drôle.
Excellent guitariste de métal dans le passé, il s’est maintenant tourné vers le flamenco. Sinon, il gagne sa vie en tant que psychologue. Il a l’air de profiter de la vie bien comme il faut.
Prochaine étape: Ulm. Un jeune de mon âge m’y héberge, et on passe une bonne soirée avec ses amis. Le lendemain je l’initie à l’autostop sur 1 kilomètre, le plus court de ma carrière. On rejoint la rivière en amont pour redescendre en direction de la ville en bateau gonflable. Super! Le Danube fait seulement quelques dizaines de mètres de large à cet endroit, on voit les galets et les truites. D’ailleurs chaque été, des centaines de bateau gonflables y participent à un festival de musique sur l’eau.
Malheureusement je dois quitter ce bel endroit pour rejoindre la France, et j’arrive assez rapidement à Strasbourg. Je suis hébergé par une colocation de filles, et je passe la soirée avec un groupe d’artistes, faisant un barbecue dans un jardin communautaire.
Et finalement, Paris. Retour à la case départ.
L’arrivée en centre ville est difficile, la plupart des conducteurs tournant autour de la ville. Je prends donc le RER, et passe la nuit chez mon ami Hengrui.
Fin de l’histoire!
Merci à tous ceux que j’ai rencontré et qui m’ont aidé. J’espère bien vous revoir un jour.
A mes amis français, n’hésitez pas à m’inviter si vous souhaitez plus d’anecdotes de voyage… Je partagerai bientôt les photos.
Au revoir!
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