Catégorie : Le voyage en Europe

Ca cafouille au départ…

Bloqué dans les bouchons par un accident, je rate mon avion pour Venise, là d’où devait commencer mon aventure… Sortie difficile de l’aéroport suivie d’une nuit sous la tente dans la téci de Villepinte.
Ensuite direction Est pour sortir de la grande couronne où l’autostop est trop complexe, puis tout droit vers le Sud, Troyes, Dijon, où je dors près d’une entrée d’autoroute dans un verger de cerisiers (mieux que la téci!). Un peu auparavant, un couple qui piquenique non loin de moi m’offre ce qui lui reste.

Une belle jeune fille me prend le lendemain jusqu’à Mâcon, et je rejoins Genève sous la pluie à l’arrache… J’y passe deux jours pour me remettre, et j’enchaîne vers le tunnel de Chamonix, la vallée d’Aoste, direction Milan, avec Frank le routier Irlandais.
Je rejoins le lac de Côme, et le stop devient plus compliqué… une femme, la cinquantaine, dans sa petite voiture fumante, me suggère que ce sont tous de « vieux cons riches qui votent à droite ». Pas moi qui le dis. Plus tard une camionnette m’embarque, j’hésite 2 secondes à la vue des 6 pakistanais à l’intérieur mais ils me font rire en imitant des terroristes, ils sont adorables et ça change des locaux un peu plus locaux.

Je passe ensuite une journée entière au bord du lac, hébergé par Luca, un instituteur, et ses deux chats (cf. couchsurfing).
Il me dit « le lac de Garde il est joli », j’y vais donc et c’est joli. 100% allemand et néerlandais, grosses voitures pas un regard pour l’autostoppeur. Pauvres gens. Je fais nuit blanche pour prendre des photos à l’aube, j’observe un aigle pêcher, traîne une journée près de l’eau, glace, panini, cocktail, match de foot, et passe une nuit dans un camping.
Orage. La tente, qui date de 1979, est apparemment étanche.
Je ne peux partir qu’en milieu d’après-midi, et personne pour me prendre. Je marche, je marche, deux personnes finissent par m’avancer de quelques kilomètres. Je bloque finalement devant une entrée d’autoroute, 1h et toujours rien. Pas d’abri : je me prends un second orage. Goretex c’est la vie. Enfin un gars a pitié, un oenologue moitié français ! Ca fait du bien de parler.
J’arrive à Vérone ! Belle ville. D’où je vous écris depuis une auberge de jeunesse…

A suivre !

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Premiers pas dans les balkans

Croatie !
Première découverte touristique : le big mac est à 5 euros ici. Rien d’autre sur l’aire de repos, la honte.

Retour en arrière : Une chorale de jeunes filles dort dans la même auberge, et leurs répétitions me réveillent au matin. Verona est quittée rapidement, et poursuivi par les voix des petites chanteuses je m’enfuis directement vers Venise. Oliviers, vignes, rizières… clans de motards. « Ici ils sont calmes, en Sicile par contre… ». Ok. Le monde n’est pas si affreux et sanguinolent, détendez-vous.
J’arrive dans un village de la côte au Sud de Venise, impossible d’y faire du bateau stop. Une fois dans la ville, c’est bouchons dans les canaux : je débarque un samedi pendant les Biennales… Très bon choix, si bon qu’au soir, je ne trouve aucun hôtel, auberge, ami pour moins de 100 €. Du coup je tente le banc, mais attention ! Banc avec vue sur le large, sans vendeur de rose, ni couple à proximité. Qualitatif. Au moins, au lever du soleil, j’aurai la place St Marc pour moi tout seul.
Dans l’après midi je pars en direction de Trieste, que je rejoins rapidement grâce à Pedro Cazanova le grand DJ portugais et son amie Regina. Super cools ! Je vais me mettre à la house music…
Trieste l’autrichienne ! Grâce à François mon hôte, Julio et leurs amis Erasmus, je passe deux jours formidables. Plage, soirées, balades, dans une ville où il fait bon vivre. Soirée catalane, avec gâteaux etc, je prépare déjà mon semestre d’études à Barcelone. J’arrive au bon moment !

Je dois cependant les quitter hier pour aller vers Rijeka, en faisant plus qu’un détour par Ljubljana. Petite ville sympathique, mais difficile d’en sortir ! Trop d’ours. Heureusement une tribu de femmes m’emporte vers la Croatie. Mais quand je demande à la petite fille qui les accompagne de me dessiner… c’est un désastre: le pouce est plus gros que ma tête. Je sors de la voiture un peu plus loin et je dors dans un pré. Un pré infesté de tiques, la faute au lièvre qui tente de forcer la tente à l’aube. Je m’épouille, étiquouille etc. C’est la vie sauvage.
C’est l’Est. Même qu’ils ont pas l’euro, et que j’arrive pas à prononcer les noms d es villes. C’est gênant pour le stop.

C’était ce matin, et j’ai enfin pu rejoindre Rijeka ! Où je suis censé retrouver quelqu’un avec un gros voilier pour naviguer entre les îles croates. Et oui.

Je vous dirai la prochaine fois si c’était une blague.

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La côte croate

Bonjour !

La croisière en voilier n’aura duré qu’une demi journée, la bora, le vent local, étant un peu trop violent… Mon hôte est cependant très intéressant, il a dans sa jeunesse découvert de nouvelles espèces de plantes en forêt tropicale, voyagé en arctique, ou encore fait de l’hydravion-stop au Canada. Un vrai. Ensemble on tente de pêcher dans le port avec un filin et un hameçon, l’aventure.

Après quatre jours de mauvais temps, j’arrive à Pag, où je rencontre des jeunes sous ecstasy, très sympas du coup. Les touristes ne sont pas encore arrivés et ils décuvent comme ils peuvent d’un hiver déprimant avant la pleine saison. Leur vie est rythmée par le tourisme, il n’y a pas grand chose d’autre. Ils produisent quand même un fromage spécial, salé en partie par les prés iodés où les troupeaux paissent.
Un de ces jeunes m’invite chez lui, et j’essaie tant bien que mal de l’aider à se réconcilier avec son frère, revenu de longs voyages et délaissant sa famille. Le destin de beaucoup de croates croisés ici est tragique, entre guerre, chômage et hivers rudes.

Les jours suivants se seront des rénovateurs de cathédrales, interpelés à une station essence, qui me font découvrir leur travail et m’hébergent dans leur logis. Ensuite un barman croate, un suisse et son van. Avec ce suisse, Adrian, nous embarquons une canadienne et une australienne, puis nous longeons la côte, Dubrovnik, et visitons les montagnes au nord de l’Albanie au bout de 100km de pistes défoncées. Sur la route on croise également la mafia locale, des enfants aux visages durs, des charrettes et des berlines.

Aujourd’hui une famille nous héberge, Adrian et moi, dans la campagne près de Tirana. Leurs enfants essayent de nous parler anglais et une de leur fille n’ira pas à l’école le lendemain matin pour nous servir d’interprète… Un accueil dans les formes!

A bientôt !

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La mafia et l’austérité

Ouf sorti d’Albanie et retour à l’euro !

Sur la route de ce pays on trouve environ 2 stations essence par km. Ca doit couper à l’huile et pas payer ses taxes, coquins. Ah et puis le nombre d’hommes aux cafés est aussi impressionnant que l’absence de femmes dans les rues.
Quant à Tirana c’est l’enfer ! Mais il y a enfin des filles, et on peut y dialoguer au klaxon : c’est génial. Beaucoup de policiers : « avant avec les démocrates c’était pire, les socialistes mettent la pression » me dit Facion, compositeur de dubstep symphonique avec voix lyrique. « Ah ya de la pression là ? » je réponds.
Les policiers ne servent pas à grand chose à part bouger des plots, et nous empêcher nous, suisses, de nous garer sur le parking de l’ambassade suisse.
Le lendemain matin on rencontre la haute société albanaise avec Alket Islami et Miss Albania 2010, pour parler parapente, le hobby de mon ami. C’est la grande classe, je suis en tongues.
Finalement je quitte Adrian pour partir vers la Macédoine. Après bakchich et fouille à la frontière je me fais taxer 20e par 4 albanais sournois (il fallait bien que ça arrive hein)…

La Macédoine ! Et bien Ohrid est sympa vu de la colline où je suis perché mais ça harcèle pour proposer logement & co. Ca dérange un peu mais il font ce qu’ils peuvent pour vivre, et comme la Grèce, à défaut d’avoir été isolés pendant plusieurs décennies comme l’Albanie, ils ont perdu l’habitude de cultiver la terre. Donc « s’ils n’ont pas de travail, il crèvent de faim, pour de vrai », me dit Mile, chauffeur de taxi.
Après une nuit à Bitola dans un champ apparemment militaire, je me remets de mon lever précipité pour cause de troupe en footing. Pas vu pas pris.

Et j’arrive en Grèce ! Grâce à un jeune fermier dont la soeur est née le même jour que moi, c’est fou. Amyndeo, un lac, un vin local. Je dors et je pars pour le Mont Olympe au pied duquel je suis maintenant.
Le temps n’est pas top, et le sommet verglacé et partiellement enneigé. Je verrai demain si je le tente, je sors en ville tout à l’heure chercher de l’information. Ce serait un beau souvenir d’anniversaire.

Ensuite ce sera sans doute Bulgarie, Roumanie, côte de la mer Noire et Istanbul.

Bonne route à tous !

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Les pays de l’Est

Bon et bien le Mont Olympe est un échec, trop d’orages. Je reste donc humain.

Après un passage à Thessaloniki, je me retrouve bloqué au milieu de l’autoroute direction Sofia, déposé par un albano-grec un peu dérangé. Après quatre heures de stop infructueux, j’essaie de rejoindre le village le plus proche à 10k de là.
Des chiens errants par meutes, un travesti un peu trop entreprenant, et finalement le lendemain une famille bulgare qui m’emmène directement à Sofia.

Là bas je suis hébergé par un couple très accueillant qui me fait visiter la ville et manger manger manger… J’aurais bien aimé rester du coup mais je finis par partir à Veliko Tarnovo où j’assiste à un concert de Piff, groupe connu dans le coin, et où je rencontre tout un groupe d’expats.

Je reste deux jours dans cette ville historique, capitale d’un vieil empire, et je pars à Bucharest. J’y suis hébergé par un couple roumain parlant français, puis je file dans les Carpates à Breaza. Là je rencontre un couple âgé: ils sont tous les deux handicapés et se battent pour vivre correctement. La femme parle français et j’ai des conversations intéressantes avec elle sur leur condition en Roumanie.

Ensuite je redescends vers la côte de la Mer Noire. Je rencontre sur la route un homme qui rentre chez lui après huit ans au Royaume-Uni, il est excité à l’idée de revoir ses vieux amis… Je rencontre également un cameraman de la télévision roumaine, qui me parle des médias locaux, et des tarés qui m’agressent à la fin du trajet pour que je les paie. Ils menacent d’appeler la police, de me frapper, mentent en roumain aux gens autour. Un chauffeur de taxi parlant anglais me vient en aide, ils n’auront pas leurs 20 euros. Il y a des façons de demander.
Sinon tout va bien !

A Constanta je suis hébergé par un jeune couple qui accueille des voyageurs d’Hospitality Club et de Couchsurfing depuis des années. L’homme a étudié en France et il me décrit ses impressions quand il a découvert l’Europe de l’Ouest. Il s’imaginait une université moderne, propre, avec de grands parcs, et se retrouve dans un appartement en HLM à étudier dans de vieux bâtiments en béton qui n’ont rien à envier aux bâtiments roumains. L’Europe est assez homogène, la différence est dans les détails.

Je passe maintenant en Bulgarie, et dans quelques jours je suis enfin à Istanbul !

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Les ottomans

Des nouvelles enfin !

Après deux jours à Constanta, du repos et un petit footing sur la plage avec mes hôtes, je descends vers Varna. Le couple qui m’héberge habite une maison perdue dans la campagne, on cueille des cerises, le chat aime nager… et je rencontre deux autres hôtes français dont une fille parlant couramment bulgare après 4 mois dans le pays. Impressionnant.

Je passe une nuit à Bourgas et une pause café avec toute une équipe de chauffeurs de bus, je pars pour Istanbul et je rencontre sur la route un cycliste français et un autostoppeur allemand. Ce dernier part pour un an direction Malaisie, son sac pèse 25kg, il n’a jamais vraiment fait de stop. Je suis plutôt content de trouver plus fou que moi.
Après quelques voitures on tombe sur un turc un peu spécial, apparemment communiste, avec lequel on chante Comandante Che Guevara et autres sons… puis c’est l’enfer : Istanbul. On croit qu’on est dans la ville et en fait le centre est à 20km. On finit par s’y retrouver et je laisse mon ami allemand pour rejoindre Clémentine et son coloc Burak. Deux jours à visiter, beaucoup trop à voir !
Puis il faut sortir de la ville. Galère de nouveau. Je finis par prendre le ferry pour aller de l’autre côté de la mer de Marmara, au Sud.

Je fais une prière dans la mosquée d’une petite ville à 100km de là, en compagnie d’un propriétaire de pâtisseries, et je file dans les collines pour dormir avec vue sur un lac. Je me trompe de route et arrive à la déchetterie locale. Vache morte sur le bord de la route et chiens de partout. Qui s’enfuient dans le bush à mon approche. Heureusement.
Je finis par trouver une maison de berger dans une autre vallée, et le berger barbu me souhaite la bienvenue avant de filer manger son repas du ramadan. Je plante la tente à côté.
S’ensuivent deux nuits dans de grandes villes direction la Cappadoce. Rien d’intéressant si ce n’est de belles collines à l’infini et la fâcheuse habitude des routiers de me payer le resto alors que j’ai déjà mangé… Ce qui ne peut pas se refuser, pas d’offense. Ah et aussi ce gars qui me montre une photo de sa fille puis en suivant celle de la prostituée qu’il va voir a Konya. J’ai du être la bonne action pour compenser cet écart de conduite. Est-ce moral de rester dans la voiture dans ce cas là ? Le temps de réfléchir on avait fait 200km.

Il y a aussi ce vieil homme sur le bord de la route qui m’offre deux tomates, celui là qui m’héberge et me donne plein de nourriture pour la suite. Et puis ces petites filles qui veulent être prises en photo et me disent « France » « newspapers » « television ». Des rêves de starlettes. Désolé je ne suis pas reporter, mais je peux promettre quelques lignes sur un blog.

Finalement j’arrive à Güreme ! La Cappadoce. Je dors dans la montagne, et profite du lever du soleil, réveillé par le sifflement des ballons. J’évite autant que possible les touristes et je me perds dans les grottes et les formations rocheuses.

Demain je pars en direction du sud est, en région kurde. D’autres vagabonds faisant le trajet Géorgie Istanbul m’ont conseillé quelques endroits sympathiques.

A bientôt !

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Etes vous kurde, turc ou les deux ?

Je vous avais laissé en Cappadoce, me voici à Tbilissi en Géorgie.

Beaucoup d’aventures entre temps, à commencer par mon séjour à Malatya, capitale mondiale de l’abricot. Deux jours en compagnie d’une famille musulmane, à la fois kurde, arménienne et turque. Un beau mélange qui m’a permis d’apprendre les différents styles de danse de chaque peuple…
Mais aussi de faire ramadan, veillée jusqu’à 3h et tambours dans les rues pour maintenir tout le monde bien éveillé…

Le lendemain, après 15 poignées de main, des questions réponses en langue des signes, je finis par faire de la moto stop avec Hasan en direction d’Adeyaman, dans un paysage de montagne vraiment superbe…
Je dors sur place chez un de ses nombreux frères, le 4e qui m’est présenté. Et encore, le record pour le moment c’est 17.

Ce sera ensuite Mardin, et la frontière syrienne à 20km à peine. J’y rencontre une bande d’amis qui collecte des pièces dans les commerces pour aider les réfugiés. Des réfugiés traînent un peu partout aux carrefours et je verrai régulièrement des camps dans tout l’Est de la Turquie. D’ailleurs là comme dans toute la partie Kurde, les véhicules blindés s’enchainent sur les routes, dont une colonne avec des camions remplis de militaires qui me regardent d’un air viril. Je finis par rencontrer d’amis en amis dans Mardin deux musiciens professionnels, avec qui on alternera chansons françaises et kurdes jusqu’à 4h du matin. Ca fait plaisir de retrouver une guitare, et de découvrir dans l’intimité une musique si différente de la nôtre.

Je pars finalement pour Hasankeyf, très ancienne métropole à voir absolument si vous passez par là. Les paysages sur la route sont sublimes ! C’est le moyen orient, comme dans les films. Désertique, la poussière qui s’ envole… Je passe la nuit à Batman, chez un photographe, et le lendemain en voulant quitter la ville une voiture banalisée s’arrête à côté de moi. Les gars me montrent leurs plaques : police, ne trainez pas ici c’est « very dangerous ». J’hésite à faire une blague sur le nom de leur ville, mais ils n’ont vraiment pas l’air drôle… Et ils ont certainement raison.

C’est parti pour Agri ! C’est difficile d’y trouver un hôte et je finis dans un premier temps dans un hôtel. Mais les nuits de ramadan sont longues et je finis par enchaîner les thés avec des gars plutôt populaires dans la ville, apparemment. Notamment un flic qui sort son pistolet de derrière son dos pour me le prouver (oh yeah), et mon interprète, un chauffeur de taxi qui a appris l’anglais en roulant dans Istanbul et en arnaquant des touristes, il me le dit sans détour. Grosse ambiance. Après quelques heures, une courte négociation avec le propriétaire de l’hôtel, je pars en Audi vers un immeuble de logements étudiants qui appartient à l’un d’entre eux. Top !
Le lendemain un étudiant me voit et m’invite à manger dans sa coloc.
Ces exemples pour vous montrer à quel point les gens sont accueillants, mille fois plus qu’en Europe de l’ouest. Pas une seule voiture où on ne me propose quelque chose à manger, à boire, une cigarette, quand ils ne s’arrêtent pas exprès pour acheter quelque chose. Notamment ce kilo de cerises qui a suinté dans mon sac tout un après-midi…

Je dois également préciser à quel point c’est important pour eux de préciser s’ils sont turcs ou kurdes. Certains font un signe en V, symbole de l’indépendance kurde, les nationalistes et les kémalistes se saluent en se heurtant le front ou font le « signe du loup », quelque chose comme le signe satanique des groupes de métal ouest européens. C’est assez tendu entre ces deux groupes, même si la majorité des gens rencontrés en ont juste marre de ce conflit entre PKK et nationalistes.

A Igdir je dors aux pieds du mont Ararat (coucou Noé), rencontre un membre de l’armée de rébellion kurde, prends quelques photos et trouve le lendemain un camion iranien qui va directement en Géorgie.
Le camionneur est adorable, il fume de la résine certes, et il a d’énormes cicatrices sur les bras faites pour arrêter la drogue. N’empêche qu’on devient des frères après deux pannes dans les côtes à 10%. Il m’offre un restau, et même trois t-shirts…

Bref j’arrive en Géorgie, où je passe ma première nuit avec un linguiste et sa femme, on parle Empire Sumérien etc. Le lendemain ils négocient 15 dollars pour la nuit, j’avais pourtant précisé que je cherchais un endroit où dormir gratuitement. Technique de pied dans la porte. Je les quitte déçu, ça change de l’hospitalité turque.

Au-delà de cet épisode, je quitte l’Islam pour les chrétiens d’Orient. Pas un seul musulman à l’horizon et les physionomies changent brutalement.

Je compte y passer une semaine avant de retourner enfin vers l’Ouest, et clôturer ce qui s’annonce comme un grand tour d’Europe.

Voilà pour ces derniers jours, iyi günler !

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Le vert Caucase

Bon, je suis de retour à Istanbul!

La Géorgie s’est finalement révélée presque aussi accueillante que la Turquie, avec des paysages très français dans leur verdure, et moult moult vaches, moutons et chiens.

Il y a trois types de chiens ici : celui de la rue qui a faim et qui ne va pas perdre son énergie à vous courir après, celui bien nourri qui défend son grillage et enfin, le plus terrible : le chien de berger.
Tout ça pour dire… que j’en ai ma claque des chiens. Entre celui qui attaque la tente à la tombée de la nuit, ceux qui me foncent dessus parce que je suis à 200m de leurs génisses et les autres qui hurlent à la mort à pas d’heure.
Où sont les maîtres bon dieu ?

Bref.
Sinon la Géorgie, c’est montagneux. Je suis allé à Omalo par exemple, au bout de 4h de piste : le conducteur avait bon goût en mettant Queen, Pink Floyd, chants géorgiens. Ca collait au décor grandiose, à la route qui traverse les nuages, aux cascades, aux travailleurs isolés qui réparent tant bien que mal ces bas-côtés attirés par les précipices…
Les Pyrénées en plus grand, beaucoup plus grand.

Autre bon moment, ces quatre jours dans une famille après avoir demandé au grand père une place pour ma tente. On finira par décapiter du poulet ensemble et nager dans le torrent d’à côté avec tous les jeunes du villages.

De nombreuses nuits sous la tente, un peu de mauvais temps, Tbilissi ville-village indescriptible, du pain au fromage (Rajapuri), du vin, de la vodka, des russes et des ukrainiens… l’Ossétie du sud, l’Abkhazie, des arméniens.

Quant à Batumi la kitch, avec ses tours à la Dubai, elle concentre tous les jeunes du pays et attire de nombreux touristes turcs et russes. J’y passe ma soirée sur la plage, le soleil plongeant dans la mer juste en face de moi.

Je repars maintenant en arrière, vers la Turquie, cette fois-ci en longeant la mer Noire.
Après quelques bousculades à la frontière je trouve trois kurdes complètement tarés qui m’emmèneront de la frontière à Istanbul d’un seul coup. J’hésite un temps, car cela m’empêche de visiter la partie nord de la Turquie. Mais je n’ai plus beaucoup de temps et je préfère le consacrer à l’Europe. 1250km en une nuit, arrivée vers 5h. 160km/h de moyenne en comptant les feux rouges… en suivant aussi les ambulances, course poursuite avec d’autres Mercedes, Audi… A la fois grisant terriblement dangereux et inconscient. Je ne le referai probablement pas.

A Istanbul je passe quelques jours chez Tugçe et Serap, je découvre l’université de Bogaziçi et la partie Nord de la ville.
Je dois finalement partir, et pour donner un peu de sens à mon parcours je prends la direction de Belgrade, afin de rejoindre Paris par l’Europe centrale et visiter de nouveaux pays.

Mon temps est cependant limité, je compte rejoindre la France avant le 6 août.

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La route des migrants

Je suis bien arrivé à Paris!

Depuis Istanbul la route a été longue. J’ai d’abord dormi chez un turc avant la frontière bulgare. Il m’a accueilli dans sa ferme, où il élève des bœufs, et nous avons visité la campagne sur sa moto.
Ensuite je passe par Sofia, où je revois le couple qui m’avait si bien accueilli!
Vers Belgrade l’autostop est très compliqué, la plupart des voitures sont remplies de familles turques revenant en Allemagne. C’était une période de vacances, mauvais timing. J’attends 4h en plein soleil à 30km de la ville, mais un vieux couple finit par m’y amener. Là je rencontre quelques jeunes, dont un féru d’histoire militaire avec qui je visite le musée local.
Je dors chez lui et je repars en direction de Budapest. La sortie de la ville est tout aussi difficile, et je m’arrête à Novi Sad, bois un coup avec un couple et trouve une auberge de jeunesse où passer la nuit. La ville est très belle, avec un centre historique, et un important festival de musique « Exit » a lieu chaque été sous les remparts de la forteresse. Dans l’auberge, une fille de Corée du Nord… Je n’en saurai pas plus mais je meurs de curiosité.

J’arrive à Budapest de nuit. Dans la pénombre, un automobiliste s’arrête et me propose du même coup de m’héberger. C’est un grand sportif et il vit de ça, entraîneur, skipper, colonies de vacances… On boit ensemble une bière locale sur une colline avec vue sur la ville, un bon moment!

Vers Vienne, mon conducteur fait tout le trajet pour aller offrir un cadeau à sa maman. Sympa! J’y passe la nuit dans une grande colocation, avec Mira et ses amis venus des quatre coins du monde, dont un guatémaltèque, on débat beaucoup. Le jour suivant je visite Salzburg et dors chez une chanteuse lyrique dans un village à l’écart, je discute également avec son voisin ingénieur hydroélectrique qui m’invite à boire une bière. J’y reste encore une journée et profite d’un festival qui retransmet des Opéras sur écran géant. Je ne peux pas rejoindre le village de mon hôte et je dois camper dans un parc au milieu de la ville. Je me lève tôt et j’avance vers Munich en Allemagne, mon dernier pays.

Ici je dois noter que tout du long je vois des syriens et des afghans assis près des gares ou sur les places publiques. Je suis sur la « route des Balkans » vers l’Allemagne. Ces migrants ont l’air complètement perdus, il y a surtout des hommes mais aussi quelques familles. Cela me rappelle ces campements en Turquie. Ce ne sont pas les même profils cependant, ceux que je vois ici ont des habits occidentaux et des téléphones portables. En Turquie c’était davantage des bergers vêtus de longs habits noirs traditionnels. Tous n’ont pas les moyens d’aller aussi loin. J’en avais aussi rencontré à Istanbul. Des jeunes avec des diplômes d’ingénieurs qui travaillaient comme serveurs dans un bar.
C’est difficile pour moi d’avoir une quelconque opinion politique sur ce mouvement migratoire, j’aime la géopolitique et ce phénomène est plein de paradoxes éthiques et économiques. Ayant un peu vécu dans la rue ces derniers mois je peux seulement dire que leur situation est difficile, et que quoi que l’on fasse, ils voudront et ils réussiront à passer les frontières.

C’est un sujet trop sérieux pour m’étendre ici, mais je serais heureux d’en parler avec ceux qui le souhaitent.

A Munich je passe la nuit chez un couchsurfer d’une cinquantaine d’années qui en paraît 35. Il me donne rendez-vous dans un festival, où je découvre une scène de hard rock en folie. Il est accompagné de deux touristes coréennes qui se bouchent les oreilles. La scène est assez drôle.
Excellent guitariste de métal dans le passé, il s’est maintenant tourné vers le flamenco. Sinon, il gagne sa vie en tant que psychologue. Il a l’air de profiter de la vie bien comme il faut.

Prochaine étape: Ulm. Un jeune de mon âge m’y héberge, et on passe une bonne soirée avec ses amis. Le lendemain je l’initie à l’autostop sur 1 kilomètre, le plus court de ma carrière. On rejoint la rivière en amont pour redescendre en direction de la ville en bateau gonflable. Super! Le Danube fait seulement quelques dizaines de mètres de large à cet endroit, on voit les galets et les truites. D’ailleurs chaque été, des centaines de bateau gonflables y participent à un festival de musique sur l’eau.

Malheureusement je dois quitter ce bel endroit pour rejoindre la France, et j’arrive assez rapidement à Strasbourg. Je suis hébergé par une colocation de filles, et je passe la soirée avec un groupe d’artistes, faisant un barbecue dans un jardin communautaire.

Et finalement, Paris. Retour à la case départ.
L’arrivée en centre ville est difficile, la plupart des conducteurs tournant autour de la ville. Je prends donc le RER, et passe la nuit chez mon ami Hengrui.

Fin de l’histoire!

Merci à tous ceux que j’ai rencontré et qui m’ont aidé. J’espère bien vous revoir un jour.
A mes amis français, n’hésitez pas à m’inviter si vous souhaitez plus d’anecdotes de voyage… Je partagerai bientôt les photos.
Au revoir!

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